75 ans du COE : le Christ prime sur toute autre loyauté

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75 ans au service de la réconciliation | © Albin Hillert / COE

Le 25 juin dernier, dans le cadre de la réunion du Comité central, le Conseil œcuménique des Églises (COE) a commémoré son 75e anniversaire par une célébration œcuménique en la cathédrale Saint-Pierre à Genève, rappelant la fondation de la plus grande institution œcuménique du monde à Amsterdam en août 1948, trois ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale. D’emblée, la réconciliation était inscrite dans l’ADN du COE.

« Les délégué-e-s rassemblé-e-s à Amsterdam en 1948 avaient un objectif clair : faire des Églises un instrument au service de la paix » a affirmé le président du Comité central du COE, l’évêque Heinrich Bedford-Strohm, de Bavière, en Allemagne, lors de sa prédication.

« La guerre est contre la volonté de Dieu et que notre tâche de chrétiennes et de chrétiens est précisément de vaincre le nationalisme et d’autres formes de division entre les peuples qui venaient d’engendrer cette terrible guerre mondiale qui a ôté la vie à des millions de personnes », a-t-il poursuivi.

Aujourd’hui, le COE rassemble 352 Églises protestantes, orthodoxes, anglicanes et autres représentant plus de 580 millions de chrétiennes et de chrétiens dans plus de 120 pays et travaillant en collaboration avec l’Église catholique romaine.

Le COE entretient une étroite relation historique avec la cathédrale Saint-Pierre, devenue protestante lors de la Réforme au XVIe siècle : une plaque de marbre commémore le service œcuménique qui s’y est déroulé en février 1946 en présence des membres du comité provisoire préparant la fondation du COE; ces personnes venaient de pays qui quelques mois auparavant se livraient encore la guerre.

Heinrich Bedford-Strohm a expliqué qu’en tant qu’Allemand, il ressentait de la honte face à l’incapacité du témoignage chrétien dans son pays à s’opposer à une guerre au cours de laquelle 60 millions de personnes ont trouvé la mort et 6 millions de juives et de juifs ont été assassiné-e-s dans des camps de concentration et des chambres à gaz : « Les Églises en Allemagne n’avaient pas dénoncé cette guerre. La plupart de leurs représentants suivaient l’idéologie d’État et lui ont conféré une légitimité religieuse, en profonde contradiction avec la foi chrétienne. » Or les délégué-e-s à Amsterdam se sont attaché-e-s à faire primer le Christ sur toutes les autres loyautés dans le monde.

« Trop souvent, nous plaçons encore notre loyauté nationale ou politique devant notre loyauté envers Jésus Christ, parfois, sans même le remarquer. Voilà pourquoi nous devons écouter encore et encore le témoignage biblique sur le Chris t», a-t-il souligné.

« Le Christ est présent dans le pèlerinage de justice, de réconciliation et d’unité du COE», a indiqué Bedford-Strohm. « Il ne nous abandonnera pas. Il est et sera à nos côtés jusqu’à la fin des temps. »

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