Charte œcuménique pour la coopération entre Églises
2e édition | 2025
La Charte révisée s’inscrit dans un contexte où la population européenne prend conscience de la vulnérabilité du continent. La société et les Églises d’Europe sont confrontées à la numérisation de nombreux domaines, à des débats souvent houleux sur les questions de genre, sur la sexualité humaine ou les modèles familiaux. Les phénomènes migratoires prennent de l’importance et suscitent beaucoup de craintes et/ou de rejet partout en Europe. La sécularisation progresse dans tous les pays, à des rythmes ou selon des modalités qui peuvent varier. De nouvelles Églises et communautés ecclésiales gagnent en importance (pentecôtistes, charismatiques, évangéliques) et la coopération œcuménique progresse un peu partout. D’où la nécessité d’actualiser la Charte, pour qu’elle garde toute sa pertinence.
Rome, 5 novembre 2025 | Signature de la Charte par les commanditaires, à gauche Mgr Guntaras Grušas, président du CCEE et à droite l’archevêque Nikitas de Thyateira et de Grande-Bretagne, président de la KEK | Photos © Verena Hammes, ACK Deutschland
Chronologie
La Charte œcuménique en bref
2001: parution de la Charte œcuménique européenne.
2023: la CEC et le CCEE mettent un place un groupe de rédaction chargé de réviser la Charte œcuménique de 2001.
2024: lancement d’une procédure de consultation du projet de révision, suscitant 450 (!) pages de commentaires très constructifs – aux dire de l’équipe de rédaction – provenant de plus de 70 Églises ou personnes privées dans toute l’Europe.
Printemps 2025: le groupe de rédaction finalise la nouvelle version dans l’idée qu’elle puisse être signée en cette année de commémoration des 1700 ans du premier Concile œcuménique de Nicée (325).
5 novembre 2025: signature à Rome de la nouvelle édition de la Charte œcuménique.
La Charte œcuménique est un document européen visant à encourager la coopération entre les Églises et, par conséquent, une présence dans le monde comme « Église une ». Elle propose aux Églises en Europe (et en Suisse) une série d’engagements volontaires dans de nombreux domaines, allant des relations entre Églises et avec d’autres religions et visions du monde à leur mission dans et pour la société. Ce document n’a pas de caractère juridique contraignant, mais se veut un appel à mettre en pratique des convictions œcuméniques fondamentales et à poursuivre des objectifs communs. La Charte a constitué une étape importante dans l’œcuménisme lors de sa publication en 2001 et reste une source d’inspiration pour les rencontres, les discussions et les projets communs entre Églises à tous les niveaux, local, régional ou national. Elle a été élaborée dans l’esprit des Rencontres œcuméniques européennes de Bâle (1989) et de Graz (1997) et mise à jour en 2025.
Ce qui est nouveau
Ce qui est maintenu
- Le langage, plus concis et plus direct.
- Les développements œcuméniques des deux dernières décennies ont été intégrés.
- De nouvelles thématiques font leur entrée dans la Charte : paix, migration, numérisation, Europe et monde. Ainsi, la responsabilité commune pour l’Europe obéit maintenant à deux lignes directrices (III Rencontres et IV Responsabilités). Il en découle des engagements plus élaborés que dans la première version.
- Place aux jeunes: un chapitre [n°6] invite à « faire de la place aux jeunes dans les Églises et les milieux œcuméniques », les auteurs soulignant que les jeunes sont déjà le présent de l’Église.
- L’ouverture de la Charte sur la confession de foi en l’Église selon le Credo de Nicée-Constantinople
- L’objectif de la Charte qui doit garder sa pertinence dans un monde en mutation. Le document souligne les « responsabilités œcuméniques fondamentales de toutes les Églises en Europe » dont découlent les engagements que les Églises sont invitées à prendre dans leur contexte régional.
- L’articulation double de chaque chapitre, avec un fondement théologique en introduction et des engagements que les Églises sont invitées à prendre.
- Les versets bibliques qui introduisent les lignes directrices de la Charte.
Réception de la Charte
La signature de la Charte, à Rome, ne doit pas marquer un point final du processus d’actualisation, bien au contraire ; elle doit être le début d’une étape bien plus importante : le processus de réception de ce document dans chaque pays d’Europe. Les Églises et les acteurs œcuméniques sont invités à s’engager activement sur le terrain (ou leur terrain), car les besoins et les capacités peuvent être très différents d’une région à l’autre.