Le dialogue avec l'Église néo-apostolique

Les racines de l’Église néo-apostolique remontent au début du XIXe siècle, à l’époque des mouvements de réveil en Angleterre et en Écosse. Ces cercles de réveil partageaient une attente commune – le retour prochain de Jésus-Christ – et la préparation des croyantes et croyants à cet événement. Le chemin d’ouverture œcuménique entamé il y a une vingtaine d’année par cette Église a franchi en 2022 un cap hautement symbolique : l’Église néo-apostolique en Suisse est devenue membre de la CTEC Suisse.

En Suisse : des représentantes et des représentants de l’Église néo-apostolique de Suisse (ÉNA) et de la CTEC Suisse ont discuté entre 2002 et 2007 des questions de théologie et de foi qui unissent l’Église néo-apostolique avec les autres Églises ou qui, au contraire, les divisent. Au cours de ces années, l’ÉNA a fait preuve d’une ouverture œcuménique croissante. Le présidium de la CTEC.CH a donc décidé, le 28 novembre 2007, d’instituer une commission ordinaire de dialogue entre la CTEC.CH et l’ÉNA, pour poursuivre d’égal à égal le dialogue déjà entamé.

La commission, dotée paritairement de représentants des deux partenaires, a mandat d’analyser « si une coopération intra-ecclésiale entre l’ÉNA Suisse et les Églises organisées au sein de la CTEC.CH est pertinente, si elle est possible et sous quelle(s) forme(s) » (traduction du mandat, en allemand).

La commission étudie :

  • si l’ÉNA Suisse est prête à signer la Charte œcuménique européenne. L’ÉNA s’en inspire déjà pour cheminer vers plus d’ouverture œcuménique ;
  • si l’ÉNA Suisse est en mesure de mettre en œuvre les recommandations de la Charte ;
  • si les différences dans la doctrine et la pratique de l’ÉNA Suisse et celles des Églises de la CTEC.CH peuvent provoquer des conflits et des réactions d’intolérance. Il faut rappeler ici que la doctrine et la pratique des Églises membres de la CTEC.CH ne sont pas non plus homogènes.

Le 9 avril 2014, l’ÉNA Suisse a obtenu le statut d’hôte dans la CTEC.CH.

Cette décision de l’assemblée plénière a reçu bon accueil. Nos voisins – Allemagne et Autriche – suivent avec l’intérêt l’évolution des relations entre l’ÉNA et la CTEC Suisse. L’ÉNA a par ailleurs le statut d’hôte également dans certaines communautés de travail des Églises chrétiennes au plan cantonal.

C’est la première fois dans l’histoire de la CTEC Suisse qu’elle mène une aussi longue phase de dialogue qui se poursuit même après l’obtention du statut d‘hôte par l’ÉNA. Tout dépend de ce qui est fait de ce statut d’hôte: le chemin vers plus de communion aux trois plans – paroissial, cantonal et national – peut encore être aplani et il faut lutter contre les malentendus et construire des liens. Pour faciliter ce cheminement, la CTEC Suisse a publié en décembre 2015 un prospectus à l’intention de ses Églises membres, avec des exemples concrets de collaboration pour améliorer les relations avec l’ÉNA.

Le 15 mai 2019, la commission de dialogue a présenté à l’assemblée plénière de la CTEC.CH son rapport final. Thématiquement, l’accent porte sur les années 2013 à 2019 et les documents élaborés durant cette période, ainsi que sur l’évolution des relations entre la CTEC.CH et l’ÉNA. Durant cette période, l’Église néo-apostolique a obtenu le statut de membre à part entière ou d’hôte dans de nombreuses instances œcuméniques en Suisse et dans les pays voisins. Selon la commission de dialogue, l’ouverture œcuménique de l’ÉNA peut être considérée comme durable. L’ÉNA contribue certes à élargir l’éventail des représentations théologiques au sein de la CTEC.CH mais elle ne défend toutefois aucune position extrême susceptible de compromettre une collaboration fructueuse. Du point de vue de la commission de dialogue, rien ne s’oppose à une affiliation à part entière de l’ÉNA à la CTEC.CH. Avec l’acceptation du rapport final, la commission remet son mandat, arrivé à son terme.

Le 15 juin 2022, la demande d’affiliation à la CTEC Suisse de l’Église néo-apostolique a été acceptée à l’unanimité par l’assemblée plénière. Les membres de la CTEC.CH espèrent ainsi donner un coup de pouce et encourager les relations œcuméniques au plan cantonal et local, là où l’Église vit et se vit au quotidien.